samedi 17 septembre 2011

lundi 12 septembre 2011

MISE EN ŒUVRE DE LA DECONCENTRATION AU BENIN : COMMENT LA DONGA EST MARGINALISEE

Le Bénin, depuis l’ère du renouveau démocratique, a œuvré pour des reformes qui permettent une meilleure politique en matière de gestion administrative. La décentralisation et la déconcentration constituent des outils clés de cette politique. Malheureusement, force est de constater que certains départements comme la Donga sont fortement marginalisés dans leur exploitation.

En application de la Constitution du 11 décembre 1990, le législatif béninois a doté notre pays d’un ensemble d’outils qui devraient favoriser une meilleure administration de notre territoire. Il s’agit notamment de la loi 97-028 du 15 janvier 1999 qui a mis un terme à la centralisation des pouvoirs en créant les collectivités décentralisées (communes) et des circonscriptions administratives (départements) complémentaires. L’article 6 de ladite loi dispose : « le territoire national est découpé en douze (12) départements….. ». Au nombre de ceux-ci, figure la Donga issue du découpage de l’ancien département de l’Atacora. Il se pose alors la simple curiosité de savoir ce qui a véritablement changé dans le mode de gestion de ces localités si l’on sait qu’aucun des six nouveaux départements n’est pour l’instant fonctionnel.
Si autrefois la gestion de l’Atacora a toujours été seulement confiée aux fils de cette localité, les populations de la Donga s’expliquent mal que cette politique perdure pendant le renouveau démocratique et qu’il soit renforcé à l’ère du changement et de la refondation.
En effet, depuis 1990, aucun fils de la Donga n’a dirigé les départements de l’Atacora-Donga. Tous les préfets sont toujours issus de l’Atacora pendant que la Donga regorge également d’énormes talents pour le faire. Si la politique du fils de « terroir » était préconisée, il faut s’interroger sur les autres postes stratégiques de la circonscription administrative. C’est le cas du Secrétaire Général des Départements qui n’a jamais été de la Donga. Pis encore, sur l’ensemble des services qui composent la préfecture, au plus un seul est tenu par un fils de la Donga ; inutile de se pencher sur les chargés de mission du préfet.
Ainsi, toute la préfecture se retrouve dans les mailles de l’Atacora qui en dispose et en jouit à son gré et à son rythme. La conséquence est toute fâcheuse : l’Atacora-Donga ne fait pas preuve de proue en matière de développement. Actuellement, les autorités de cette circonscription sont au plus bas des sondages. Qu’en est-il alors des services déconcentrés dans ces départements ?
Ils ne sont que la suite logique de la situation décrite ci-avant. Sur l’ensemble des Directions départementales, au plus deux sont tenues par la Donga. Il aurait même, dans l’Atacora, des lobbyings pour défendre, au sommet de l’Etat, cette politique qui laisse croire que les départements de l’Atacora-Donga ne sont que l’apanage des « atacoriens ». Cette politique qui crée et entretient des frustrations, si elle n’est pas adoucie, pourrait être à l’origine de certaines situations qu’il serait difficile de gérer. Aujourd’hui, les fils et filles de la Donga avalent difficilement cette pilule qui les écarte de la gestion des affaires qui concernent leur localité. Les chuchotis font état d’abus lié à la patience non illimitée qui caractérise la Donga.
A défaut de rendre fonctionnel le département de la Donga, ses fils attendent impatiemment de pouvoir diriger les départements auxquels ils sont rattachés ; ils attendent impatiemment que les tendances soient renversées dans la gestion de la préfecture ; ils veulent désormais diriger les directions départementales pour lesquelles eux-mêmes ont des compétences.
A cette condition, l’occasion sera donnée aux autres localités, non seulement de participer à leur propre administration, mais aussi de changer de politique pour un nouvel élan de l’Atacora-Donga. C’est le mérite de notre appel aux autorités sur des aspects qui leur échappent  « peut-être » et qui frustrent certaines populations émettant le vœu légitime de participer au processus de la déconcentration à l’ère de la refondation.

                                                                                                Bimalé GUILEDA